10 chantiers ambitieux pour 2018
30/05/2018 15:51:4229/12/2017 16:42:51Une nouvelle année se profile et de nombreux projets de grande ampleur seront livrés dans les mois qui viennent, tandis que d’autres commenceront tout juste à voir le jour. En France ou à l’international, des constructions uniques et ambitieuses émergent, du chantier le plus pharaonique à celui le plus innovant. Nous vous avons réunis ici les dix chantiers les plus ambitieux pour l’année 2018.

Crédit photo : © Adrian Smith + Gordon Gill Architecture / Jeddah Tower
Sommaire :
- La Jeddah Tower
- La nouvelle route de la soie
- Le tunnel Tuen Mun - Chek Lap Kok à Hong Kong
- L’aéroport international de Pékin - Daxing
- Le plus grand musée de l’histoire Égyptienne à Gizeh
- L’Abraj Kudai : le plus grand hôtel au monde
- Le London Crossrail Project : le plus grand réseau ferroviaire souterrain
- Du côté de la France
La Jeddah Tower
La Jeddah Tower est encore en cours de construction mais une fois terminée elle battra tous les records du monde en atteignant les 1001 mètres. Un fait incroyable puisque l’idée d’un gratte-ciel mesurant plus d’un kilomètre aurait parue inconcevable il y a de cela 20 ans. Le chantier se situe en Arabie Saoudite. C’est l’architecte Adrian Smith qui est à l’origine du projet, ce qui était déjà le cas pour la Burj Khalifa, actuelle plus haute tour du monde à Dubaï, qui elle atteint les 828 mètres de hauteur. Ce projet titanesque a été commandé par le prince Al Walid ben Talal en personne et le budget d’un tel chantier grimpe aux alentours de 2 milliards de dollars. C’est la société Saudi Bin Laden Group qui est chargée de la construction de la tour. Elle sera composée de 167 étages et de 59 ascenseurs. Sa construction a pris un léger retard, sa livraison était initialement prévue pour 2018 mais la tour ne devrait être achevée qu’entre 2019 et 2020. Il faut dire que plusieurs imprévus se sont cumulés, à l’origine le projet de tour devait atteindre la taille impossible de 1600 mètres de haut mais les plans ont dû être revus à la baisse à cause du type de géologie de la région qui ne permet pas d’ériger une tour de cette taille. D’autres projets de tours titanesques seraient à l’étude dans certains pays, notamment en Chine et il y a fort à parier qu’une fois achevée, la Jeddah Tower ne restera peut-être pas la plus haute tour du monde pendant bien longtemps.
La nouvelle route de la soie
Direction la chine avec un projet des plus ambitieux au niveau international puisqu’il se répand sur plusieurs zones géographiques et comprend la construction de ports, de routes, de réseaux ferroviaires et d’un gazoduc. Ce projet porte le nom de Belt and Road initiative et est une des priorités du gouvernement chinois mené par Xi Jinpin. Toutefois, nous allons nous intéresser ici uniquement à la construction du réseau routier couplé au réseau ferroviaire. Vous l’aurez peut-être compris, la nouvelle route de la soie est un projet colossal censé favoriser les échanges commerciaux entre la Chine, l’Europe et la Russie ainsi que les pays d’Asie centrale. Dans sa globalité, le projet représente un budget de plus de 1 000 milliards d’euros et pourrait totalement changer la donne en matière de géopolitique et dans les relations commerciales mondiales. La nouvelle route de la soie représente à coup sûr le plus grand projet international à l’heure actuelle avec la participation et l’accord de plus de 60 pays qui seront directement impactés par sa mise en œuvre.
Initiés en 2013, de nombreux chantiers à l’intérieur du territoire de Chine sont d’ores et déjà terminés et ont permis à de nombreuses provinces reculées de bénéficier de la manne économique et sociale que le nouveau réseau routier représente : développement, infrastructure, croissance. Avant de s’ouvrir sur l’extérieur, le gouvernement chinois a déjà choisi de consolider son territoire et de remédier au manque de réseaux routiers qui sévissait par le passé. Aujourd’hui les chantiers continuent de fleurir au Kazakhstan, au Pakistan, en Russie et beaucoup d’entre eux seront prêts pour 2018. Pour les autres, qui arriveront en plein cœur de l’Europe, il faudra attendre encore un peu plus longtemps. À terme, ce n’est pas moins de 10 000 km de routes et de réseaux ferroviaires qui seront nécessaires pour relier la Chine à l’Europe. Cependant un projet de cette ampleur entraîne aussi son lot de difficultés, non pas techniques mais plutôt politiques, et certains chantiers ont déjà pris du retard à cause de la traversée de certaines zones géographiques sensibles. Quoi qu’il en soit, ce nouveau réseau routier devrait apporter de la croissance et du développement économique partout où il passera et permettra à la Chine d’étendre ses possibilités en matière de commerce international, à l’heure où il devient difficile de traiter avec la Corée du Nord et d’utiliser les voies de navigation maritime en Mer du Japon.
Le tunnel Tuen Mun - Chek Lap Kok à Hong Kong
Restons encore un petit peu en Asie avec encore un record du monde à la clé. Il s’agit de travaux souterrains visant à construire le tunnel Tuen Lun - Chek Lap Kok qui accueille un engin assez particulier : le plus gros tunnelier à pression de terre du monde atteignant un diamètre de près de 18 mètres. Cet engin a été spécialement conçu pour le chantier du tunnel afin de relever un défi technique hors norme : creuser un tunnel de 5 km de long à 50 mètres de profondeur sous la mer avec une pression supérieure à 5 bars. L’ouvrage a débuté en 2013 et devrait être achevé en 2018. Il permettra de relier Hong Kong à l’île de Lantau où se trouve l’aéroport international. Autre particularité de chantier, c’est le géant français des travaux publics Bouygues, associé à Dragages Hong Kong Ltd, qui a mené le chantier d’une main de maître. De quoi être fier de l’ingénierie française qui s’exporte à l’international encore une fois avec un grand succès à la clé.
L’aéroport international de Pékin - Daxing
Décidément, l’Asie regorge de projets tous plus ambitieux et gigantesques les uns que les autres. La preuve avec cet aéroport hors du commun situé 46 km au sud de Pékin et presque autant de Tianjin. Une fois achevé, il deviendra purement et simplement le plus grand terminal d’aéroport jamais conçu (nous ne connaissons pas encore son nom définitif). L’actuel aéroport de Pékin étant saturé avec presque 100 millions de passagers par an, il devenait urgent pour la Chine de s’équiper d’un second terminal près de Pékin. L’aéroport de Pékin - Daxing comportera 7 pistes (dont une réservée à un usage strictement militaire), un terminal de 78 portes, et il s’étalera sur une superficie de près de 700 000 m². Il est prévu pour accueillir pas moins de 45 millions de voyageurs par an dans un premier temps, et 100 millions une fois que les travaux de l’extension seront terminés. Un train à grande vitesse est également prévu à destination de l’aéroport pour une liaison avec Pékin en moins de 30 minutes.
Le plus grand musée de l’histoire Égyptienne à Gizeh
On peut le dire aisément sans erreur de langage : le grand musée égyptien est un chantier pharaonique ! Projet initialement pensé par le ministre de la culture égyptienne dans les années 90, il aura fallu attendre 2001 pour voir le chantier débuter et les premières fondations être posées. Le musée sera unique en son genre puisqu’il sera le plus grand musée jamais construit pour être consacré à une seule et unique civilisation, la civilisation égyptienne. Il est idéalement situé dans la région de Gizeh à quelques kilomètres seulement de ses pyramides ancestrales, il s’étend sur un terrain de 5 hectares et forme une flèche de 500 mètres de long, orientée vers les pyramides. Il disposera d’un centre de recherche ainsi que d’un institut d’études comprenant 17 laboratoires équipés avec les technologies les plus innovantes de manière à conserver, étudier ou remettre en état des pièces et des chefs-d ’œuvres historiques d’un coût inestimable et d’une fragilité certaine. Le musée sera aussi équipé d’un auditorium d’une capacité de 1 000 places, d’une salle de cinéma dotée de la technologie IMAX 3D, d’une médiathèque, d’une unité de pompier et de bâtiments de stockage et de conservation qui accueillent déjà des objets historiques du patrimoine égyptien.
L’ouverture de ce musée en 2018 est impatiemment attendu par le gouvernement égyptien et par tous les chercheurs qui œuvrent depuis des années à organiser ce futur complexe unique en son genre. Il faut dire que les travaux ont connu plusieurs retards et que le projet aurait dû être initialement achevé pour 2011, date reculée une première fois pour 2015 et une seconde fois pour 2018. Cependant cette fois-ci devrait être la bonne puisque le musée est pratiquement achevé et n’attend plus que d’accueillir les milliers de touristes qui viendront le visiter. Des touristes qui font actuellement défaut à l’Égypte qui a perdu pratiquement 60 % de son flux touristique depuis 2010… Autant dire que le grand musée devrait faire du bien au pays en apportant un attrait important de par son caractère unique en son genre.
L’Abraj Kudai : le plus grand hôtel au monde
Retour en Arabie Saoudite avec ce projet démesuré qui devrait s’achever en 2018 si tout se passe comme prévu. L’Abraj Kudai est un hôtel des plus étonnants puisqu’à sa finition il devrait comporter environ 10 000 chambres, 70 restaurants ainsi que 20 tours d’habitations. Il dépassera donc les deux plus grands hôtels du monde, qui sont situés en Malaisie et à Las Vegas, avec plus de 3 000 chambres supplémentaires. Le budget initial du projet s’élève à 3.5 milliards de dollars et montre encore une fois le potentiel financier de ce royaume situé dans la péninsule Arabique. Cet hôtel gigantesque est destiné aux musulmans du monde entier faisant chaque année le pèlerinage jusqu’à La Mecque. Cependant, à l’instar de la Jeddah Tower, la chute du prix du pétrole cause des dommages à l’économie saoudienne et a pour effet de ralentir les projets du pays, y compris la construction de l’Abraj Kudai. La livraison de l’ouvrage prévue pour 2018 est pour le moment maintenue mais il est possible qu’elle enregistre des retards, ce qui est somme toute fréquent sur des chantiers d’une taille aussi importante.
Le London Crossrail Project : le plus grand réseau ferroviaire souterrain
Le London Crossrail Project devrait être fin prêt et ses services démarrés dès 2018. Ce sera donc le plus grand réseau ferroviaire souterrain d’Europe en attendant l’achèvement du Grand Paris Express qui alors le détrônera. Il aura fallu 8 tunneliers de plus de 1 000 tonnes chacun, travaillant presque 24 heures sur 24 pour creuser les 42 kilomètres de métro sous la capitale britannique et livrer le projet dans les temps. 40 stations de métro ont été rénovées pour l’occasion et 10 nouvelles stations font leur apparition sur le tracé de l’Elizabeth Line. Cette première ligne entrera en service en 2018 mais au total ce sont 3 lignes qui devraient voir le jour d’ici 2030. Le chantier a permis de relever des défis techniques surprenants, comme cela sera le cas pour le Grand Paris Express, pour creuser les tunnels sous la ville tout en évitant les fondations, canalisations, égouts et autres lignes électriques, autant de contraintes qui ont fait de ce chantier un des plus ambitieux de cette dernière décennie. Ce sont d’ailleurs deux entreprises françaises (Alstom et le groupe NGE) et l’entreprise anglaise Costain qui ont été chargées de la construction de la partie centrale de ce nouveau réseau ferroviaire souterrain. Cette partie centrale bitube, longue de 21 kilomètres, passe directement sous le centre de Londres. Avec la construction des futures lignes et la rénovation des anciennes en périphérie du Grand Londres, au total, le projet devrait contenir plus de 118 km de ligne ferroviaire urbaine.
Du côté de la France
Loin de l’ampleur des projets chinois ou saoudien, du côté de la France on peut tout de même se targuer d’avoir des projets innovants et prometteurs. On pense d’abord au Grand Paris Express qui mobilisera énormément de ressources pendant les années à venir, mais il y a également d’autres chantiers, plus ou moins grands, qui valent la peine d’être cité. Il faut d’ailleurs souligner que le secteur du BTP français enregistre actuellement une croissance positive qui, si l’on en croit les sources, n’est pas prête de se tarir pour les années à venir.
La liaison ferroviaire Transalpine entre Lyon et Turin
Ce projet de liaison ferroviaire pensé de longue date devrait connaître un tournant fin 2018 avec l’achèvement d’un premier tunnel traversant les Alpes. Sa longueur sera de 9 km et sa livraison est attendue avec une grande impatience par les porteurs du projet. Débutés en 2014, les travaux ont pris quelques retards compte tenu d’une certaine opposition de la part de riverains, de questionnements sur l’utilité du projet et un financement plus important que prévu. Cette nouvelle ligne de chemin de fer est destinée à faciliter le transport entre la France et l’Italie en mettant en place des trains mixtes, de frets et de voyageurs. Le projet est colossal du fait qu’il comprend trois parties : une française, une transfrontalière et une italienne. Il prévoit donc plusieurs phases de travaux successives avec, entre autres, le raccordement aux lignes existantes telles qu’à Lyon et à Chambéry, la construction de deux tunnels bitubes de 23 km chacun dans la partie française, une voie de près de 70 km dans la partie transfrontalière avec un tunnel avoisinant les 57 km entre Saint Jean de Maurienne et Suse en Italie, et aussi la construction d’une gare internationale située à Saint Jean de Maurienne. Au total, c’est un budget de 26 milliards d’Euros qui a été alloué à ce projet et c’est l’Europe qui en est le financeur majoritaire avec 40 % du coût, contre 35 % pour l’Italie et 25 % pour la France. Un projet controversé, mais qui devrait fluidifier les échanges européens et transférer une partie de trafic routier (assez important dans cette partie de l’Europe) sur les rails.
L’Arbre Blanc à Montpellier
Comparé aux autres constructions que nous avons évoquées tout au long de cet article, l’Arbre Blanc à Montpellier fait mine de petit poucet. En effet, ce n’est, pas en soi un chantier titanesque, bien qu’on ne puisse pas non plus le qualifier de petit chantier. Il s’agit en fait d’une tour mixte qui accueillera des logements, des galeries d’art, des bureaux ainsi que des restaurants sur une hauteur de 17 étages, le tout dans un style un peu particulier. À l’instar de la tour « Bosco Verticale » à Milan, qui est un véritable « immeuble forêt », l’Arbre Blanc nous surprend par son architecture moderne avec sa forme incurvée et ses balcons imposants. 193 balcons orneront cette tour de 56 mètres de haut. Des balcons spacieux disposés de manière alternée et qui rappellent étonnamment les feuilles d’un arbre. Ils offriront aux futurs résidents un espace de vie extérieure assez rare pour un immeuble, de quoi devenir de véritables jardins suspendus. La livraison de cet ouvrage est prévue pour le deuxième semestre de 2018 et il est déjà possible d’admirer cette merveille de conception et de créativité si l’on passe près de Montpellier.
La ligne à grande vitesse Montpellier - Nîmes
Il n’y a donc pas que le Grand Paris qui bénéficie de chantiers ambitieux et utiles pour l’ensemble de la population. Nous restons dans le sud de la France et plus particulièrement au bord de la Méditerranée pour vous présenter ce projet qui est sur le point d’être achevé et qui entrera en service d’ici juillet 2018. Il s’agit du contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier dont les gares se situent respectivement à Manduel et à Lattes. Ce projet constitue une première en France puisqu’il a la particularité d’accueillir des trains mixtes, de frets et de voyageurs, sur une ligne à grande vitesse. Bien qu’elle soit pour le moment fermée au public, des essais avec des trains de frets ont déjà été effectués en décembre 2017. Les travaux avaient débuté en 2013, c’est donc un chantier d’envergure qui s’achève cette année et qui devrait permettre de faciliter la liaison entre Paris, Barcelone et Montpellier tout en désengorgeant le réseau ferroviaire de Languedoc-Roussillon, où transitent actuellement les voyageurs. Cette ligne sera également reliée à celle déjà en service entre Lyon et Nîmes ainsi qu’au réseau ferroviaire à grande vitesse espagnol.
2018, une très bonne année pour le secteur de la construction
2018 s’annonce donc bien être une année prospère en matière de construction dans le monde, avec des projets et des chantiers toujours plus impressionnants, comme ces 10 exemples nous le démontrent parfaitement : les progrès techniques et l’ingénierie nous offrent des constructions qui répondent avec succès à des challenges et des défis pourtant de plus en plus difficiles.
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